Formation aéroportuaire : Tontouta déploie la grande échelle vers le Vanuatu
Consolider les compétences des pompiers du Vanuatu, tel est un des objectifs des entrainements proposés par la CCI-NC à Airports Vanuatu Limited courant 2017. Cette démarche démontre l’efficacité de la CCI à concrètement exporter son savoir-faire en gestion d’infrastructures touristiques.
Dans le cadre de la coopération régionale, la CCI-NC souhaite contribuer au développement économique et touristique du Vanuatu. Cette volonté passe, entre autres, par le renforcement du réseau de transport aérien entre les deux archipels.
« Les questions de sécurité étant centrales dans ce processus, nous nous sommes engagés à mettre en place des formations pour les pompiers de Port-Vila, Santo et Tana à l’Institut de formation des pompiers d’aérodromes de Nouméa-La Tontouta (IFPA), explique Anthony Delunel, le directeur d’exploitation de l’aéroport international calédonien. Cette forme de transmission de notre expertise aéroportuaire s’opère déjà depuis 2011 avec Wallis, Futuna et la Polynésie française. Elle a vocation à s’étendre encore davantage dans la zone Pacifique, à travers notamment des partenariats avec les Îles Salomon et Tonga, en 2018. »
Ces pays ont conscience de la valeur ajoutée que représentent les similarités entre nos cultures.
« La plupart de ces hommes quittaient le Vanuatu pour la première fois et notre accueil à l’océanienne a été un soulagement pour eux. Ils nous ont dit se sentir ‘’comme à la maison’’. Nous étions nous-mêmes familiers des gestes coutumiers qu’ils nous ont faits et les avons beaucoup appréciés. Forcément, cette connivence facilite les rapports et pose les bases d’une transmission de compétences efficace, affirme Clovis Sao, le responsable du Service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs (SSLIA).
Dans ces bonnes conditions, le programme a débuté par une revue des équipements de protection, des moyens d’extinction et des appareils respiratoires. Des ateliers ont ensuite mis l’accent sur le phénomène de flashover (embrasement généralisé éclair) et sur les feux d’hydrocarbures. Puis se sont déroulées des mises en situation de crash avec extinction de feux divers, recherche de victimes, etc. « Les aéroports vanuatais ne disposent pas d’infrastructures tels que les nôtres, c’est pourquoi nous nous concentrons beaucoup sur le travail pratique, explique Clovis Sao.
Une motivation mutuelle
Les groupes qui ont participé à cette première formation, en juin et juillet derniers, avaient fait un sérieux travail de préparation physique avant de venir. « Ils avaient même fait l’effort de prendre des cours de français à l’Alliance française de Port-Vila, et certains d’entre eux avaient le niveau de traduire tous nos échanges en bichlamar ».
« Nous avons été impressionnés par ces confrères très droits et plein de respect, de motivation et de gentillesse, souligne Yannick Pattoua-Liuhau, un des chefs d’équipe les plus impliqués dans cette initiative. Des qualités qui nous avaient déjà touchés lorsque nous étions en renfort chez eux, suite au cyclone Pam en 2015. Alors qu’ils avaient tout perdu, les Vanuatais gardaient le sourire et demeuraient généreux. »
Au final, Clovis Sao se dit très satisfait de cette formation. « Depuis la reprise du SSLIA par l’exploitation de l’aéroport, la CCI a largement répondu aux besoins de formation que nous avions exprimés. En treize ans, nos compétences se sont multipliées et nous sommes aujourd’hui en mesure de les partager, ce qui est pour nous une forme d’aboutissement », conclut-il.
Crédit photographique : Y. Pattoua-Liuhau - SSLIA